Les parcs zoologiques ont pour mission d’oeuvrer pour la conservation des espèces animales menacées de disparition. Cette mission se manifeste par la participation à des programmes de reproduction en captivité et par des aides à des actions dans le milieu naturel.
Le lien entre reproduction en captivité et les actions sur le terrain peut se matérialisé au travers des réintroductions d’animaux sauvages nés en captivité.
Programmes de reproduction d’espèces animales menacées
Les programmes de reproduction d’espèces animales menacées sont nommés programmes de conservation ex-situ.
En Europe, l’EAZA (Association européenne des zoos et des aquariums) porte de nombreux programmes ex-situ dont les plus connus sont les EEP.
Ces programmes sont pilotés par des comités et des spécialistes de la conservation et de l’élevage. Les participants sont pour la plupart des établissements membres qui s’engagent à suivre les consignes communiquées par les responsables des programmes.
Les animaux nés en captivité ne font pas l’objet d’un quelconque commerce et sont mis à disposition du coordinateur du programme. Ils seront transférés dans des établissements en fonction des besoins du programme. Le but étant de garder une population captive génétiquement viable pendant une centaine d’années.
Les parcs animaliers depuis leurs origines ont considérablement progressé et obtiennent de plus en plus souvent des reproductions sur une base régulière. Revers de la médaille, il faut bien souvent stabiliser les populations afin d’éviter la sur-population. Car paradoxalement une espèce menacée de disparition dans son milieu naturel peut être en surpopulation dans les parcs zoologiques. Les responsables des programmes ex-situ doivent donc s’assurer que les parcs zoologiques suivent les consignes lorsqu’il s’agit de limiter ou d’arrêter les reproductions.
Programmes de protection dans le milieu naturel
Les programmes de protection dans le milieu naturel sont nommés programmes de conservation in-situ. Ils sont menés par des états ou des organisations non gouvernementales (ONG).
La protection des habitats est nécessaire à la survie de nombreuses espèces qui ne supportent pas les changements importants dans leur milieu naturel.
Les parcs zoologiques peuvent aider les actions in-situ en reversant une partie de leur chiffre d’affaire à des ONG et organismes de protection de l’environnement. L’EAZA impose que les membres reversent au moins 4% de leur chiffre d’affaire. Les sommes reversées sont conséquentes et la pérennité de nombreuses actions dépend des contributions des parcs zoologiques.
Enfin les parcs zoologiques reçoivent chaque année des centaines millions de visiteurs de part le monde. Ils peuvent ainsi informer les populations humaines sur les conséquences de la destruction de l’habitat. Ils sont un impact sur le changement des habitudes des consommateurs.
Réintroductions d’animaux sauvages
Les parcs zoologiques se sont dès le début impliqué dans la réintroduction d’animaux nés en captivité. Le Zoo du Bronx aux Etats-Unis a fait figure de pionnier en la matière en réintroduisant dans les plaines américaines des bisons nés en captivité.
D’autres actions ont été menées depuis et la survie de certaines espèces animales est due à l’élevage suivi de réintroduction. En 2019, le ZooParc de Beauval a réintroduit deux gorilles dans une réserve en Afrique.
La réintroduction est le Graal que poursuivent de nombreux parcs animaliers. Toutefois, elle demande pour être possible plusieurs conditions.
- En premier lieu, il fat que des espaces permettent de recevoir ces animaux. Beaucoup de milieux naturels du monde sont touchées par les activités humaines et ne peuvent pas recevoir davantage d’animaux. Il faut que des réserves soient créées et puissent être financées pour exister.
- Ensuite il est nécessaire de disposer des infrastructures dans la région de réintroduction pour acclimater et habituer les animaux à la vie sauvage. Vivre dans la nature est un combat pour la survie. Les animaux qui dépendent de l’être humain pour se nourrir doivent être progressivement habitués à de nouvelles conditions de vie.
- Enfin les animaux réintroduits ne doivent pas constituer un danger pour les populations restantes à l’état sauvages. Des animaux réintroduits peuvent être porteurs de maladies que l’on n’aura pas détecté. Les animaux réintroduits peuvent être aussi génétiquement distants (consanguinité, hybridation, …) et peuvent “polluer” génétiquement la population sauvage.
La réintroduction est une étape complexe qui doit être gérée par des équipes spécialisées. Et il reste encore beaucoup à apprendre des succès et des échecs en matière de réintroduction. La plupart des associations anti-zoos critiquent le manque de résultats et la moindre implication de la communauté des parcs zoologiques.
En terme de conservation comme en toute chose l’implication est fonction des valeurs partagées au sein de chaque établissement, mais aussi des moyens financier.
Pour en savoir davantage sur la conservation des espèces animales
Le site de l’EAZA présente les actions de conservation ex-situ mises en place avec les parcs membres sur la page suivante www.eaza.net/conservation/programmes
Certains éleveurs non professionnels sont aussi impliqués dans l’élevage de conservation. L’association ESF a mis en place des programmes de reproduction important. Pour en savoir plus consultez le site studbooks.eu